J-43 : en 2003 Carnages vire au glauque
2003. Après plusieurs projets ratés, notamment une version de la « Guerre des Mondes » inspirée du canular d’Orson Welles, l’équipe Carnages se ressert à Paris. Un petit groupe d’irréductibles continue à entretenir la faible flamme Carnassière dans un double appartement d’étudiants du Blanc Mesnil. Banlieusards, étudiants fauchés, accumulant les petits jobs les membres de l’équipe finissent tant bien que mal par se remettre à tourner. Les devoirs de la fac vont devenir une occasion de repasser derrière la caméra pour Fress et Khalu.
D’abord Fress, avec son « Snuff Director », l’histoire d’un réalisateur raté qui va mettre en scène sa propre mort dans une ultime tentative de création.
Ensuite « Un si joli papillon » co-réalisé par Khalu et Oyo, qui retrace la vie pathétique de Monsieur Scoumoune, un homme tragique qui ne demande qu’à sortir de son cocon.
Les deux courts ont ce curieux point commun d’être extrêmement sombres, glauques. Ils ont mal vieillis, certes, mais ils portent une vraie volonté, à l’époque, de devenir des cinéastes, d’explorer des genres différents, d’expérimenter, de s’améliorer, d’être toujours en mouvement. Nous aurions pu faire Auvern Wars 3 (d’ailleurs nous avons essayé, il est même écrit, et il y’a un Dinosaure dedans, ouais, ouais !), mais nous ne l’avons pas fait. Les premiers Auvern Wars étaient des balbutiements parodiques, « Mr ToutLeMonde » était une expérience mal maîtrisée… mais ces deux courts là, sont une forme de première réussite. Ils fonctionnent.
C’est avec émotion donc, que je vous présente ce soir, la vraie naissance de deux cinéastes :